Laperpendiculaire

Lanormale parmi d'autres! Actualités et discussions non objectives sur le Handicap et la manière dont la politique s'en occupe...ou pas!

Petite brève Handicap

Bonjour,

cette semaine est la semaine pour l'emploi des personnes handicapées. Il fut un temps et il est encore des pays où cela paraît normal de ne pas avoir de collègue femme au bureau , malgré leur existence. Pour les personnes handicapées, on en est encore là en France : si dans la classe de vos enfants, dans le service de votre entreprise, à l'Assemblée Nationale, vous n'avez pas autour de 10% de personnes handicapées, ce n'est pas qu'elles n'existent pas ou qu'elles ne peuvent pas être à cette place! Elles existent aussi réellement que les femmes existent, mais les personnes handicapées ne sont pas incluses dans le parcours éducatif et professionnel de notre société. ( http://www.semaine-emploi-handicap.com/index.php)

Alors à votre prochaine grande réunion quelconque, exempte de personnes handicapées...dites-vous que ce n'est pas normal, sentez-vous mal-à-l'aise, et faites-le remarquer!

Rédigé le 13 novembre 2007 à 16:42 dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)

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Accessibilité des transports à l'international

Bonjour,
si cela vous intéresse, petit compte rendu comparé de l'accessibilité constatée, très empiriquement, dans les transports en commun de Washington, New-York, Montréal et...Paris:

Les photos ici

- Washington nous a permis de vivre tout à fait normalement. Comme à New York, tous les bus sont accessibles (à WDC il s'agit de bus à planchers hauts mais avec un système d'élévateur qui a fonctionné à chaque fois, cf la photo où la dernière marche se transforme en rampe): le conducteur sort de son poste de conduite et soulève les sièges faits pour l'occasion, où le fauteuil peut se garer et même s'attacher. Le conducteur s'enquiert de votre arrêt et aucun chauffeur américain ne nous a jamais oublié. C'est à Washington également que j'ai pu prendre la photo, étonnante pour une parisienne: "Metro is accessible" dans lequel tout se passe comme sur des roulettes (il faut dire que le métro est étonnant de propreté, WDC oblige!). Par contre les trottoirs pavés entrecoupés de racines sont un vrai calvaire.
 
- à New-York certains bus à planchers bas avaient un autre système de rampe: il s'agissait d'un très grand clapet à l'avant qui se dépliait: en temps normal les gens marchent dessus, mais il s'ouvre pour le fauteuil. C'est très bien, juste dangereux à l'intérieur comme à l'extérieur car il s'ouvre assez vite! L'avantage de New York est que presque tous les chauffeurs de bus viennent eux-même attacher et détacher le fauteuil avec plusieurs sangles: ça évite de valdinguer sur des coups de freins ou de volants assez forts (à Washington, mes tibias m'ont arrêtée une fois, je m'en souviens bien...). Parfois les rampes étaient bloquées à cause de trottoirs adaptés, mais les chauffeurs ont tous pris le temps nécessaire jusqu'à ce que ça marche, une fois 10 bonnes minutes, sans qu'aucun passager ne râle. De même dans un bus bien rempli personne n'a fait la tête de devoir se tasser pour le fauteuil. Le métro nous a déçus: réputé accessible, il nous fallait en fait aller chercher quelqu'un, puis pousser une porte très lourde, faire pas mal de détours pour trouver les passages accessibles, et certains accès depuis la rue ne fonctionnaient pas, ce qui augmente le casse-tête. On a donc vite abandonné cette option, peut être plus facile pour un habitué? Les bâtiments, cars, trains, tout le monde connaît où diriger les fauteuils et comment les faire entrer ou les mettre en sécurité.
 
- à Montréal, la gare donne un avant goût: le service d'assistance considère qu'un escalator étroit permet l'accessibilité et fait valdinguer les fauteuils comme une valse de caisses roulantes. Le métro n'est pas accessible (comme à Paris), et certains bus (ceux à plancher bas) le sont avec le même système de palettes qu'à Paris, mais sans sangles (comme à Paris), avec une descente aléatoire (il faut crier très fort pour que le chauffeur se souvienne de vous et vous descende au bon arrêt), et on peut attendre très longtemps un bus accessible sur une ligne de bus. Les bus à plancher haut n'apprécient pas que l'on monte avec un fauteuil même en le pliant et en se débrouillant, ce qui est...assez français ;). La mise en accessibilité de leurs logements et surtout boutiques doit être un casse tête puisque je n'en ai vu quasiment aucune sans 2 à 10 marches.
 
- Cette fois Air France a été au top sur les deux trajets (pas de fauteuil oublié ou d'assistance à la dernière minute et assistants encore plus attentifs que leurs hotesses! ;) ). Pour l'instant j'ai chaque fois l'impression que je pourrais ne rien dire et ne rien voir en plus qu'ils me mettraient quand même dans le bon avion. ;)
 
Les seuls deux trajets réellement inaccessibles et qui ont posé problème au point de devoir me porter (deux seules fois sur 17 jours de voyage!!) ont été aéroport-Nation, Nation-aéroport avec la...RATP. L'ascenseur, qui est quantiquement à la fois en état de marche et en panne si l'on en croit la Ratp et Infomobi, ne fonctionne en réalité pas depuis des lustres, et au retour nous nous sommes retrouvés devant des escalators de sortie tous en dérangement!! Ce à quoi la dame nous a répondu: "on le sait et donc on refuse les PMR". Incroyable! Seulement les PMR ne sont pas "refusés", ils sont là!! Ils envoient les pompiers et donc bien sûr il n'y a jamais personne de responsable que l'on croise. La Ratp est vraiment la honte de l'accessibilité à la française.
 
 

Voilà, j'espère ne pas vous avoir ennuyé, j'essaye de vous faire profiter de ce que j'ai pu apprendre de mes visite estivales internationales!


Rédigé le 27 août 2007 à 16:49 dans Mes expériences de la réalité... | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)

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M (de gauche), droite et handicap!

Bonjour,

le petit journal de Canal a annoncé qu'une rampe pour personnes handicapées avait été installée sur le perron de l'Elysée. Je l'ai vue mais je n'arrive pas à savoir si ça date de Sarko ou de Chirac. Quoiqu'il en soit, c'est une très bonne nouvelle. Elle est très moche je trouve, et c'est très bien aussi, quand on voit le nombre de réticents, directeurs, politiques, et autres gens étroits d'esprit, pour raisons esthétiques (qui furent sans doute moins réticents pour des poteaux EDF qui leur amènent l'électricité).


J'ai rencontré M, député, qui voulait savoir ce que je faisais. Il y a des décenies à rattraper, car selon lui:
- il faut être légèrement handicapé pour exercer une fonction électorale (qqch comme "vous vous pouvez le faire car c'est léger"): peut être pense-t-il à l'accessibilité des transports, des institutions, ou de l'Assemblée Nationale? Est-ce dans ce sens que l'on doit penser: on garde un environnement inaccessible et on regarde où les personnes handicapées peuvent aller. Ah ben...nulle part!

- c'est un budget qu'on attribue en dernier, s'il reste de l'argent après tout le reste (ce devrait être un budget disséminé dans chacun des autres): "V est une ville pauvre donc on ne peut rien faire pour le handicap". Le handicap est une exclusion très puissante, sociale et économique: ne pas penser qu'elle frappe plus fort que les autres les populations déjà en difficulté est un contresens. Rassurons-nous, des villes riches non plus ne font rien. :) Ca ne dépend pas tant que ça des moyens en fait il s'agit de... volonté politique!

- et de toute façon, ce n'est ni une priorité, ni une urgence, et d'ailleurs ça coule de source (ce doit être parce que ça coule de source, que la gauche c'est des gentils, que la gauche n'en fait rien...? Bon merci Delanoë un peu quand même...)

- et la blague pour la fin : M a vu "une sorte de prédestination" puisque je me suis intéressée à la LSF avant d'être moi même handicapée. Comme quoi le handicap n'est pas quelque chose de banal parmi la population (mais où sont-ils donc, on ne les voit pas) et ne peut pas frapper n'importe qui! :)


On est donc très très loin du nouveau regard....et bien ancré dans les idées franco-françaises, ce qui m'a il est vrai étonnée! Si j'ai réussi à vous convaincre, n'hésitez pas à lui remettre le nez dans la soupe de temps à autre ;P   Bien entendue je n'en sors pas fâchée, disons plutôt que je dois retrousser mes manches encore plus haut que prévu! :)

Mais il s'est montré curieux pour la LSF et je lui ai offert deux livres (un livre d'interjections, insultes et mots d'amour en LSF, et un dictionnaire) et un petit fascicule sur les expressions courantes. Il m'a posé des questions et j'espère lui avair fait découvrir un coin des problèmes des sourds en France.

Un jour peut être vous arriverez à me convaincre que concernant le handicap je ne me suis pas trompée de bord politique! :) Il y a du boulot sur la rampe!! :)

Ajouté le 25 février 2008:

Finalement c'est presque la suite logique de cet ancien mail!
http://www.20minutes.fr/article/215069/Municipales-paris-A-Sarcelles-l-UMP-marque-sa-difference.php
(un candidat UMP à Sarcelles en fauteuil roulant, de sensibilité de gauche paraît il)

Rédigé le 22 juin 2007 à 16:54 dans Politique: on risque de ne pas être d'accord...mais c'est pas grave! | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)

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Doux souvenirs

Une camarade de classe qui devait pousser mon fauteuil jusqu'au RER à quelques centaines de mètres. En lui demandant de ne pas prendre le chemin avec les pavés, elle a enragée que je n'étais vraiment qu'une petite imbécile gâtée qui faisait des caprices en secouant mon fauteuil roulant.
Mais, aujourd'hui encore, les pavés restent indésirables dans les normes d'accessibilité, et les sites qui doivent indiquer les chemins accessibles les indiquent!

Doux souvenirs aussi des trajets en RER pour aller à l'Ecole d'ingénieur, où je ne peux pas caler mon fauteuil, et où je m'assois par terre parce que je suis fatiguée de mendier la gentillesse, et où à l'heure de pointe personne ne me laisse sa place de tout le trajet! :) Heureusement les 3 Suisses font des doudounes robustes et de couleur noire! ;)

Rédigé le 18 mai 2007 à 23:14 dans Mes expériences de la réalité... | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)

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Intervention devant une promotion de jeunes ingénieurs

Voici le verbatim (et quelques réactions du public reportées) d'une intervention devant une promotion de jeunes ingénieurs.

Le style est oral bien sûr et je la mets à votre disposition uniquement parce que, si vous la lisez, j'ai toujours espoir de vous convaincre un peu comme j'espère en avoir convaincu quelques uns dans la salle ce jour-là.

Malheureusement c'est la seule que j'ai pu faire, le directeur de l'Ecole n'ayant pour l'instant pas souhaité réinvestir ce thème.

A l'issue de cet amphi il s'était par ailleurs engagé devant toute la promotion (500 élèves) à installer une rampe pour accéder à l'amphi d'honneur inaccessible, cela n'a pas été fait.

Conférence Handicap E

26 avril 2007

Présentation

-- premier lien avec le handicap : envie d'apprendre la langue des signes françaises (LSF) depuis toujours, ce que j’ai fait en seconde, fondé le B en 2003 (une trentaine d'élèves suivaient deux heures de cours par semaine, des soirées festives hebdomadaires avec des jeunes sourds de notre âge, également ouverture sur le monde assez méconnu de la surdité)

-- deuxième lien avec le handicap, non corrélé : j'ai travaillé sur ce thème durant mes études ce qui m'a permis de rencontrer pas mal d'acteurs et d'entendre un certain nombre d'idées

-- troisième lien avec le handicap, toujours non corrélé, c'est d'être moi-même tombée malade, ce qui me fait aujourd'hui être devant vous également dans la position de personne handicapée motrice (cela me permet de prouver par la même occasion et sans vous raconter ma vie, que le handicap, même moteur, n'est pas forcément visible)

C'est donc mon CV version handicap, dans lequel vous remarquerez que je ne suis dans aucune association et que je ne suis donc pas venue pour apporter des revendications toutes faites de telle ou telle communauté.

Expérience personnelle du handicap dans l'entreprise

On m'a demandé de parler de mon expérience personnelle du handicap dans l'entreprise, dans le monde professionnel. Et bien personnellement, c'est la même que l'expérience du handicap partout ailleurs, [comme par exemple ici et maintenant]. Je vais parler de trois points qui m’ont semblé ressortir :

-- premier point : plutôt plus que moins de bonne volonté : je suis faite refouler en entretien de stages sur ce motif bien sûr, ou bien plus subtil, dans une grande entreprise du groupe Tremplin, censé donc montrer l’exemple, le responsable insertion m’a rappelée triomphalement en déclarant que quelqu’un m’acceptait en stage, par contre il fallait que j’accepte l’offre de stage sans avoir de thème ou sujet de stage. Cela m’a poussée maintenant à faire semblant le plus longtemps possible, quand j’ai la chance de pouvoir le faire, et les mettre au pied du mur le plus tard possible,[ pour limiter la discrimination purement liée au handicap, ou la DISCRIMINATION PREVENTIVE]. APPLAUD J Mais quand même, non seulement vous trouverez difficilement quelqu'un qui dira qu'il n'aime pas les handicapés, c'est assez consensuel comme thème tout de même, mais surtout on trouve souvent des personnes assez motivées (ne serait-ce que statistiquement, une enquête européenne estime qu’un foyer sur quatre possède une personne handicapée, même si celles-ci sont peu visibles dans la société car elle est peu accessible, donc il existe des gens sensibilisés) et ce ceux eux qui vont booster un peu votre embauche, votre intégration, vos conditions de travail [ou par exemple qui boostent la faisabilité d’une conférence à l'E sur ce thème...] et sur lesquels on s’appuie.

-- deuxième point : très peu d'accessibilité : ça c'est la quadrature du cercle pour nous les personnes handicapées : ici, aujourd'hui, on parle du handicap, avec des/au moins une personnes handicapées, pour tenter d'informer, mais dans un lieu complètement inaccessible, d'une école complètement inaccessible APPLAUD J (dans laquelle je me permets de vous rappeler que il n'y a pas que des militaires au Sigicop irréprochable, il y a aussi des chercheurs, des professeurs, des étudiants étrangers en Master, des employés tout simplement, etc....). Autant vous dire que ma troisième année, je l'ai faite dans mon casert, alors que j'ai pu suivre tous les cours de l’Ecole E qui est accessible...

Je profite de l'exemple très représentatif de la conférence d'aujourd'hui pour vous faire remarquer que l'accessibilité au travail ça va plus loin qu’on ne le pense en fait:

            - aujourd’hui j’ai réussi à me débrouiller, mais déjà une personne paralysée par exemple, elle serait restée dehors, ou imaginons qu’elle arrive à parvenir jusqu’à B : elle vous parlerait depuis la fosse au lieu de parler depuis la scène inaccessible, et elle aurait moins d'impact sur vous lors de son intervention, en termes purement oratoires [je vais par exemple avoir plus de mal à intéresser/tenir le devant de la salle alors que c’est uniquement parce que la scène est encore moins accessible que le reste]. En entreprise lors d'une présentation de PowerPoint, parler assise, c'est pareil, ça donne une mauvaise image, c'est très mal vu : le prof d’ impro, me disait « soit plus dynamique, soit debout ! »…[visiblement mon imagination assise ne valait pas celle que je pouvais avoir avant debout…Eh bien ça, c’est une image, presque un a priori culturel]

            -un autre aspect pernicieux de l’inaccessibilité : par exemple, ne pas pouvoir accéder au bureau de ses collègues, même quand son bureau à soi est accessible, ce qui est mon cas en ce moment en stage, ça oblige les autres à se déplacer pour vous à chaque fois, même pour une agrafeuse, et c'est vite mal ressenti par les autres et donc en terme d’insertion par vous

            -une autre conséquence très SOURNOISE de l’inaccessibilité, c’est par exemple à la cafétéria ou dans les cocktails, les lieux où les gens discutent debout, où les personnes de l'entreprise sympathisent, parlent affaire, ou prennent des contacts, quand on est assis, on n’est quasi systématiquement tout simplement PAS dans la conversation, on est là sans être là : faites l'essai à un cocktail ici par exemple...c’est radical. Bon ça c'est l'aspect social, qui est assez discret, mais je crois vraiment le plus dur à atteindre que ce soit dans la vie professionnelle ou civile.)

Ceux parmi vous qui vont aller faire leur année aux États-Unis par exemple, vous allez être surpris là-bas de croiser de nombreux étudiants en fauteuil roulant, de voir que les universités sont accessibles, les transports, les guichets, qu’il existe un centre relais pour que les personnes sourdes puissent téléphoner... [Et en revenant, ensuite (si vous revenez ;) ) c'est en France que vous allez être surpris de voir] et vous allez vous rendre compte que c’est possible, et que en France on EST très en retard pour l’accessibilité.

-- troisième point que j’ai relevé: un grand manque d'information : c’est classique, on a envie de bien faire mais on ne sait pas quoi faire, et cela mène, assez sûrement, à la gaffe.     

-Gardons notre exemple sous la main et fort représentatif : pour aujourd'hui on m'a proposé de me faire porter par un grand gaillard jusqu'à la scène, en concluant que tout était prévu. Eh bien non, on n'invite pas, de manière prévue, une personne qu'on sait handicapée, dans un lieu connu inaccessible, en lui affirmant que l'accessibilité c'est de la porter. Ça part d'une très bonne intention, on le comprend tous, mais ce n'est pas acceptable. Ça ne vous viendrait pas à l'idée d'inviter votre grand-mère de 90 ans au sixième étage sans ascenseur en lui proposant de la porter. Et bien la personne handicapée, c’est pareil, elle ne va pas se faire porter toute la journée parce que les bâtiments ne vérifient pas les normes d'accessibilité : c'est indigne, c'est inconfortable, c'est illégal et c'est dangereux à bien des égards.

            -une autre gaffe/maladresse fréquente est que l’on pense assez souvent, très souvent même, que proposer une assistance c'est rendre accessible [ça a été le choix de la Ratp avec les palettes…]. Ça m'est arrivé également en stage, et je peux vous dire que dépendre, pour une ou plusieurs actions de la journée, de manière même prévue et organisée, pour une ou plusieurs actions, d'un collègue de bureau qui s'est porté plus ou moins comme on dit ici « désigné volontaire » : c'est très fragile comme situation, c'est assez naïf, pour ne pas dire complètement foireux : pourquoi en quelques mots, déjà, en général, la personne se lasse assez vite et à juste titre, ce n'est pas du tout son boulot, et ensuite ça veut dire pour la personne handicapée une immense galère à chaque fois que cette personne n'est pas là, si elle n'est pas disponible, ou, et ça arrive, si elle n'est tout simplement pas en très bons termes avec vous ce jour-là. La seule véritable accessibilité qu'une entreprise peut apporter, la seule véritable accessibilité pour un job, c'est offrir une réelle autonomie.

Conclusion : Messages primordiaux

La conclusion de mon intervention c'est que j'aimerais faire passer deux messages primordiaux, très importants pour moi en tant que personne handicapée, concrètement, au jour le jour, en profitant d'avoir une promotion d’E sous la main quelques minutes (j'aurais rêvé faire ça avec ma promotion) :

-- tout d’abord quand vous allez vous retrouver avec une personne handicapée, dans la rue, dans les transports... Comment réagir ? Petit mode d'emploi express, et ça il faut vraiment l'avoir entendu une fois :

            -1) PROPOSEZ votre aide, bien sûr, ça je n’ai PAS BESOIN de vous le dire

            - 2) surtout NE L’AIDEZ PAS, j’ai bien dit « proposez » ! avant de vous précipiter sur la personne physiquement, en lui prenant le coude pour la diriger, en la relevant, en touchant son fauteuil [entre parenthèses un fauteuil roulant c’est quelque chose de très intime, vous n’aimeriez pas qu’on empoigne vos jambes dans le bus comme ça], avant de faire quoi que ce soit, posez-lui d'abord la question : « est-ce que vous avez besoin d'aide ? ». Une jeune fille aveugle de Sciences-Po me disait que souvent elle, dans le métro, les gens l’appréhendent par le coude et elle est perdue : ça la désoriente d'un chemin qu'elle connaît pourtant parfaitement et sur lequel elle avait ses repères avant qu'elle ne se fasse bouger par leur aide forcée !

            -3) si la personne dit non, qu'elle n'a pas besoin d'aide (parfois hélas de manière un peu énervée parce que vous n’êtes pas le premier de sa vie qu’elle croise), le plus dur pour vous va être de ne pas le prendre mal : figurez-vous que la personne handicapée fait tout pour arriver à être autonome, donc si effectivement elle l’est, dans une situation qu’elle connaît, malgré les apparences, il ne faut pas vous sentir diminué qu'elle n'ait pas eu besoin de votre aide

            -4) si elle dit oui, [ce qui arrive assez souvent quand même, qu'elle a besoin de votre aide,] là encore, ne l’aidez pas ! surtout demandez-lui COMMENT avant de prendre des initiatives qui pourraient se révéler malheureuses : une personne en fauteuil roulant, vous pouvez la blesser car vous ne connaissez pas son problème physique, vous pouvez la positionner d'une manière très inconfortable [sans qu’elle ose vous le dire], ou, et ça m'est arrivé plein de fois, avec des amis qui conduisaient mon fauteuil, par exemple sur la route parce qu’ils croyaient savoir mieux que moi [ce ne sont plus mes amis maintenant ;) non je rigole], vous pouvez la mettre en danger sans vous en rendre compte : la personne handicapée elle, elle connaît son fauteuil roulant ou ses autres compensations, elle connaît ses limites physiques sur le bout des doigts, elle a l'habitude de ces situations, des problèmes et dangers qu’il pose, et elle sait ce qu’il faut faire, ce dont elle a besoin : acceptez d'apprendre cela d’elle. Il faut savoir que ça nous arrive de dire non pour ne pas tomber sur quelqu’un qui va nous mettre en fait encore plus dans le pétrin. RIRES J

Donc que cela ne vous bloque pas, au contraire, c'est plus facile que prévu puisqu’on vous guide : proposez votre aide aussi souvent que possible ; mais MEFIEZ-vous de vos bonnes intentions ; n'imposez pas votre aide à une personne handicapée ; et apportez-lui l'aide qu’elle vous exprimera et pas une autre. [Faites passer le message… ;)]

-- le deuxième point qu’il me tient vraiment à cœur de vous dire aujourd’hui : il faut savoir que moi, en tant que personne handicapée, au jour le jour, plus qu’en tant que personne travaillant sur le handicap, les déclarations de bonne volonté, ça m’est complètement égal, [ce que je veux ce sont des ascenseurs et des chaises]. Je vous donne un exemple : la Journée Interparlementaire sur le Handicap a eu lieu en 2006, organisée par les députés qui ont rédigé cette fameuse nouvelle loi de février 2005, en présence de multiples acteurs dont le gratin des associations de personnes handicapées : figurez-vous qu’elle a eu lieu dans des locaux dont l'ascenseur était trop petit pour les fauteuils roulants volumineux, dont les toilettes n’étaient pas du tout accessibles, sans sous-titrage, sans traducteur de LSF, avec un programme écrit en tout petit sur la brochure... Donc en tant que personne handicapée, qu'est-ce que ça peut me faire qu'ils aient rédigé des décrets, si je ne peux pas me rendre dans la salle, et si de rédiger ces décrets ça ne leur a même pas appris à choisir des lieux accessibles ? [C’est ça qu’il manque vraiment en France, cette action]

J'y ai croisé un architecte suisse en fauteuil roulant qui disait qu'il fallait vendre l'accessibilité aux personnes handicapées comme on vend du Coca-Cola. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire entre autres

            -1) qu'il faut démystifier la question, soyez décomplexés du handicap, il faut enlever la culpabilité de pouvoir faire plus de choses, la gêne de ne pas connaître, la peur, faites des blagues : souvent quand on se rencontre avec des personnes de handicaps différents, on rigole beaucoup, parce qu’il y a de bonnes blagues à faire, et les seuls qui font la tête ce sont les valides, qui se sentent obligés d’aborder ce thème avec gravité [comme s’ils étaient en train de faire le deuil de notre vie, c’est nous qui devons les égailler]

            - 2) ça veut dire aussi qu’il faut passer AU CHAMP DE L’ACTION. La loi de 1975, il y a encore des décrets qui ne sont pas sortis. Dimanche soir après les résultats, les personnes handicapées ont été citées à la fois par M. Sarkozy et par Mme Royal, très bien, ça ne rend pas leurs sièges de député accessibles…

            - (3) vous, quand vous allez être cadres, chef d'équipe, dirigeants, politiques, laissez les beaux discours et les promesses aux autres qui le feront très bien [et avant de vous demander si le handicap fait partie du développement durable ou pas], mais vous, FAITES du CONCRET et du rapide, achetez des rampes, faites couler du béton devant la marche de votre siège social (ça ne plaira pas parce que ce sera pas beau mais ça forcera les choses), mettez des sous-titrages et un interprète de langue des signes sur vos films institutionnels (faut savoir que 70% des sourds sont illétTrés, donc imaginez l’accessibilité qu’ils ont aujourd’hui pour la campagne électorale : ZERO), faites des plaquettes accessibles aux malvoyants, un site internet accessible aux sourds et aux aveugles, FORMEZ vos équipe etc.

            - (4) c’est pas compliqué, ce ne sont pas des technologies de pointes, elles existent et sont déjà REPANDUES dans d'autres pays [par exemple, la technologie de pointe que sont les ascenseurs, c’est bon, c’est au point, mais la Ratp a encore bien du mal à la maîtriser…]

            - (5) moi j’aimerais savoir pourquoi il n’y a toujours pas de rampe sur les grandes marches qui mènent en Amphi B : une rampe c’est pas forcément moche, on peut la tapisser de feuilles d’or, c’est pas compliqué à mettre. Dans 15 jours on a une remise des diplômes : bon moi je vais galérer comme d’habitude mais j’arriverai à me débrouiller. Mais imaginez que je suis en bonne santé mais que c’est mon frère qui lui est en fauteuil roulant : et bien pour lui c’est bonbon.

J'ai fait ma conclusion, je vais faire mon nota bene, (j’essaye d’en profiter au maximum mais je vous promets ça fait deux lignes) : je tiens à votre disposition deux documents que je trouve d'utilité publique manifeste :

            -le guide des civilités, sorte de petit mode d'emploi, par handicap, donc un peu plus précis que celui que je vous ai donné, du « comment faire quand on est en présence d'une personne handicapée » et qu'on ne sent bête, comment ne pas faire d’impair. Par exemple : pour parler à une personne en fauteuil roulant, il faut s’agenouiller, se baisser à sa hauteur (le nombre de torticolis que je me suis faits/ [on me parle d’en haut comme à une enfant]), il faut offrir son coude et non pas prendre le coude d’une personne aveugle, pour parler à un malentendant il ne faut pas articuler exagérément pour qu’il puisse lire sur la bouche, etc… Un document à mettre entre toutes les mains.

            -le document « comment organiser une réunion accessible », là encore très concret et très simple, à mettre dans toutes les entreprises qui vous permettra de ne pas proposer à une personne handicapées motrices de se faire porter [ou à une personne handicapée visuelle de regarder un film en trois dimensions]

Je ne sais pas si [on tente un mail promo ou] si M les mettra sur le réseau, en tout les cas je les tiens à votre disposition par mon mail, ou si vous avez des questions.

Merci beaucoup.

Question d’un élève : l’accessibilité : qu’est-ce que c’est un centre d’appel pour les sourds, un site internet accessible -> exemples, M M explique qu’il va faire un centre d’appel, mais que les sites de sociétés laissent à désirer (et je rajoute celui de l’Ecole E), je leur propose de faire l’exercice sur leurs sites de clubs…

Rédigé le 30 avril 2007 à 15:14 dans Mes expériences de la réalité... | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)

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Transports: le bus, j'ai tenté....

je souhaitais vous faire part en pièce jointe (recopiée ci-dessous) d'une grosse mésaventure qui m'est survenue dans le bus aujourd'hui, pour une fois que j'avais trouvé le courage pour le prendre seule. Cela nous permet de nous rappeler à quel point les agents de la Ratp ne sont pas formés à ce qu'on leur demande pour les PMR, et nous garde éveillés sur le regard qu'il faut changer.
Merci pour votre écoute,

 

"Je souhaite porter plainte contre un conducteur de bus de la ligne L, aux environs de 18h40-18h45 le mercredi 18 avril 2007 entre les arrêts AAA.

 

 

Je suis handicapée motrice reconnue par la MDPH de Paris (taux supérieur à 80%, travailleuse handicapée de catégorie B). Je suis souvent en fauteuil roulant, parfois je tente de marcher (en faisant rouler mon sac sur un diable léger), ce qui était le cas ce jour-là : je me rendais de mon kinésithérapeute, où j'effectue ma rééducation, à mon domicile (un arrêt de bus).

 

 

Je suis rentrée dans le bus par la porte arrière du bus, non seulement parce que je me trouvais derrière le bus et que j'aurais mis très longtemps à aller à la porte avant, mais en outre j'essaye de monter le plus souvent possible par l'arrière car c'est à l'arrière que se situe la place handicapée (place abaissée, bouton d'appel à proximité, place prioritaire avec ma carte d'invalidité, à proximité de la sortie : je ne tiens pas debout dans un bus !). C'est donc ce que j'ai fait, avec comme toujours des difficultés pour monter la marche puis faire monter le sac, et je me suis assise directement sur une place basse en face à proximité. Là le conducteur du bus attend pour démarrer et déclenche un message vocal me signifiant que je dois monter par l'avant. Je fais un geste, bien qu'il me semble qu'il aurait pu cordialement me le dire directement étant donné que le bus était presque vide, puis je lève ma carte d'invalidité pour lui donner les raisons de mes actions.

 

L'arrêt suivant, auquel je souhaite descendre, je me positionne devant les portes arrières pour sortir : le conducteur refuse de les ouvrir et me crie « venez descendre par l'avant puisque vous êtes montée par l'arrière, que je vois votre tête au moins » : comme les portes arrière ne s'ouvraient pas, j'ai été obligée de traverser le bus vers l'avant. Je lui ai à nouveau montré ma carte d'invalidité (n°*** valable jusqu'en 2016) et il a dit « ce n'est pas parce que vous êtes handicapée que ça vous donne le droit de monter par l'arrière ». Il me semble au contraire qu'une personne handicapée DOIT monter par l'arrière puisque la place handicapée y est située : je ne peux pas me permettre de monter par l'avant, puis de franchir une marche pour m'asseoir sur les sièges surélevés à proximité (et descendre ensuite par l'avant dans le flux inverse, ce qui est trop dangereux pour moi), ou bien monter par l'avant et risquer de tomber le temps d'accéder aux places basses qui sont derrière (je ne peux pas tenir debout quand le bus bouge !!). Je lui ai expliqué que c'était pour parcourir moins de chemin. Mais il a enchaîné, pendant que je tentais de descendre (par l'avant puisqu'il m'a obligée !!)  et il m'a à nouveau interpellée de manière agressive en disant « eh c'est pas un titre de transport ça !» en parlant de ma carte d'invalidité. J'ai été choquée car s'il me l'avait demandé poliment à ce moment là où je descendais c'est avec plaisir que je lui aurais présenté ma carte de transport, car j'ai beau être handicapée motrice, je sais très bien ce qui est un titre de transport et ce qui ne l'est pas !! Je descends donc avec difficulté par l'avant, humiliée en public par le conducteur à cause de mes difficultés.

 

Le récit des motifs de ma plainte n'est pas terminé, mais il me semble que déjà à ce point ce récit suffit à ce que ce monsieur soit sûrement rappelé à l'ordre sur la manière dont les personnes handicapées doivent être traitées : non seulement la Ratp est en grande majorité inaccessible, non seulement il est déjà difficile d'aller du kiné à l'arrêt de bus puis de l'arrêt de bus à mon domicile (aucun service d'accompagnement humain dans les transports en commun n'est prévu), non seulement la marche à franchir est difficile, non seulement le trajet est un moment difficile lorsque le bus est en marche le temps de trouver une place (les conducteurs n'attendent jamais pour démarrer ! on se retrouve en déséquilibre immédiatement, ce qui est très dangereux pour mes membres), si bien qu'il me semble que la moindre des choses serait que les AGENTS DE LA RATP SOIENT UN MINIMUM SENSIBILISES ET TEMOIGNENT D'UN MINIMUM DE CONTROLE DE SOI ET DE RESPECT ENVERS LES PERSONNES A MOBILITE REDUITE au moins.

 

Mais le plus horrifiant est que ce même conducteur, qui continuait à m'adresser des gestes à travers la vitre pendant qu'il conduisait (sic!!), 10 mètres plus loin, arrêté à un feu rouge (et non pas à un arrêt de bus), a laissé monter sous mes yeux un jeune homme qui lui faisait signe et qui est rentré en un saut. Aussi je me permets de vous faire remarquer que ce conducteur de bus a visiblement bien plus de compréhension pour un jeune homme apparemment en pleine forme qui ne souhaite pas marcher jusqu'à un arrêt de bus proche, que pour une jeune fille handicapée pour qui rester 3 secondes debout dans le bus en marche ou faire 6 mètres de plus fait une énorme différence !!

 

 

Il me semble que si la Ratp veut décourager toutes les personnes à mobilité réduite à emprunter les seules lignes de bus qui leur sont accessibles, si la Ratp veut leur signifier qu'elles n'ont pas à essayer d'acquérir de l'autonomie, si la Ratp veut montrer qu'elle ne se soucie pas de l'accessibilité des PMR, elle peut effectivement encourager ce genre de comportements chez ses conducteurs de bus. Il me semble que la scène inacceptable que ce conducteur de bus m'a faite subir devant d'autres personnes vous permettra a minima de l'orienter avec insistance vers une formation de sensibilisation aux personnes handicapées. Sans doute ce monsieur a besoin de se retrouver en situation dans un fauteuil roulant pour se rendre compte qu'il y a certaines personnes pour qui faire 6 mètres de plus ou de moins fait une énorme différence, et qu'il doit les accueillir avec respect (la moindre des choses, s'il ne peut accéder à la compréhension, étant la politesse).


La Ratp est responsable de la formation de ses agents. Je remercie le personnel d'Infomobi qui a écouté ma détresse suite à cet évènement, et je rédige cette plainte sur leurs conseils et afin d'être sûre que la situation soit reportée dans son intégralité et bien comprise ; je fais suivre cette plainte à la délégation locale de l'Association des Paralysés de France.

 

Il faut déjà tellement de courage pour essayer de prendre le bus, face à de tels comportements, comment puis-je espérer y être accueillie sans humiliation la prochaine fois ? J'espère que la réponse de la Ratp ne saura tarder, qu'elle sera suivie d'effets certains pour ce conducteur et que j'en serai informée, sinon cela veut dire que la Ratp délivre clairement le message aux personnes à mobilité réduite de rester chez elles au lieu de tenter d'acquérir un peu d'autonomie dans ses lignes de bus indiquées « accessibles ». Prendre le bus pour un rendez-vous médical est déjà un parcours du combattant, on est en droit de s'attendre à ne pas y être agressé par un agent de la fonction publique !"


et quelques jours après, ma témérité paye...ou pas!

"Bonjour,
votre mail me donne l'occasion de vous faire part de ma nouvelle désaventure, que j'espère l'APF prendra en tant que témoignage, dans le bus B (bus N° B, le vendredi 18 mai à 17h20 à l'arrêt Lyon-Ledru Rollin, direction Montempoivre). J'étais assise à l'arrêt de bus, je me lève et j'appelle le bus avec ma carte de stationnement où un fauteuil roulant est bien visible, en signe de handicap pour le prévenir de mon handicap moteur. Malheureusement le bus s'arrête trop loin devant et la montée par l'avant m'est impossible car il me faudrait courir avant que le bus ne parte, ce que je ne peux pas faire. J'atteins la porte arrière, j'attends donc que les gens descendent pour ne pas les gêner et j'entreprends de monter dans le bus par la porte arrière en commençant à m'accrocher à la porte et en y mettant une jambe pour me propulser. Je ne pouvais pas ne pas être visible, d'autant que ma carte de handicap était bien visible. Malgré cela, le chauffeur a commencé à fermer les portes arrières (j'étais entre ces portes!!) et à démarrer: j'ai dû redescendre en déséquilibre en catastrophe pour ne pas être coincée ni tomber, cas dans lequel je me ferais très mal, j'avais encore la moitié de mon corps dehors! Pendant ce temps j'ai bien sûr crié "Monsieur" plusieurs fois pour lui signifier qu'il me mettait en danger, mais rien n'y a fait, il voulait montrer qui était le chef!!
J'ai été très choquée par cet épisode. La seule réponse du service clientèle de la ligne fut "Ca ne se voit pas sur votre visage, vous avez l'air jeune." et "Arrêtez de vous mettre en danger"!, sous-entendu la mise en danger n'a pas été manisfeste de la part du chauffeur ?!! d'autant qu'à part me greffer un énorme panneau lumineux sur le dos, je ne peux pas plus l'avertir de mon handicap!
 
J'aimerais donc faire part à l'APF que si les bus sont parfois accessibles aux UFR, ils semblent bien interdits aux personnes à station debout pénible, qui n'ont ni cheveux gris ni fauteuil roulant (ou qui en ont un, comme moi, et essayent de s'en départir).
 
Que peut faire l'APF pour errayer de tels abus? L'AFP, la Ratp ou le Stif enregistre-t-elle tous ces dysfonctionnements ou se contentent-ils de compter les palettes?
 
Je vous remercie par avance de votre aide car j'ai de plus en plus peur de tenter de monter dans le bus, qui pourtant signifiait pour moi une grande chance (les arrêts correspondent à mon lieu de travail pour une fois) et un signe fort d'autonomie!"


Le pire, c'est qu'au bout d'un moment, on est épuisé d'écrire les réclamations qui sont censées faire avancer les choses, et le pire du pire c'est que l'étape d'après on ne prend plus le bus...

Rédigé le 20 avril 2007 à 20:16 dans Mes expériences de la réalité... | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)

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Help! Les claviers accessibles

Et oui, j'ai besoin d'aide!
Si vous pouvez m'aider, ce que vous saurez après la lecture de ce texte, n'hésitez pas à me contacter!
PS: le mot impossible dans l'un de vos messages vous classera automatiquement en "Spam de vieux schnok comme j'en ai déjà croisés pas mal avant" :)


Bonjour,
nous avons eu un échange de mails au printemps dernier: je suis ingénieure et j'ai une maladie des tendons si bien qu'il m'est difficile d'utiliser un clavier professionnellement, ce qui pose un gros problème pour mon maintien en activité! Je dois officiellement prendre mon premier poste cette année pourtant...

J'ai obtenu l'aide isolée et temporaire d'un professeur des Mines, M , qui sur son temps libre a tenté de m'aider à réaliser un clavier à 0 Newton. En fait les principes sont simples mais il ne peut plus assumer seul cette aide précaire, et je n'ai hélas pas les compétences pour me bricoler un clavier seule dans mon salon...Et je n'ai trouvé aucun autre soutien technique à ce jour malgré notre réseau d'ingénieurs.

Je suis à la recherche d'aides, conceptuelles (nouvelles solutions existantes), matérielles (essais de claviers, mise en place d'un prototype, prêt de matériel) ou humaines (conception d'un prototype, mettre un groupe d'élèves -ingénieurs ou techniciens- sur le projet qui peut fortement s'intégrer avec profit à leur formation dans le cadre d'un projet de cours par exemple, nous transmettre d'autres contacts éventuellement intéressés par le projet - industriels ou fondations) pour pouvoir avoir cet accès vital à l'ordinateur et c'est la raison pour laquelle je vous écris.

Je suis en outre persuadée qu'il existe un réel marché pour ces claviers "non traumatisants": ma génération fait tout via son ordinateur et autour de moi je vois des amis qui commencent à se plaindre de tendinites handicapantes (encore hier mon médecin m'a dit qu'elle n'arrêtait pas de prodiguer des arrêts maladie à cause du clavier-souris!), mais bien sûr cela concerne les personnes souffrant de maladies diverses (aujourd'hui si l'on est handicapé, il ne faut exiger de taper à l'ordinateur qu'avec un stylet ou bien en clignant des yeux: c'est totalement inadapté à l'exercice d'un métier et quand on peut encore se servir de ses mains!! Même les centres d'ergothérapeutes spécialisés ne proposent que cela...quand ils n'orientent pas vers des arnaqueurs vaguement électriciens qui ont senti le filon de la détresse...), les informaticiens dont les articulations sont traumatisées, les personnes âgées possédant de l'arthrose (quoique encore peu utilisatrices, cela ira toujours en augmentant)etc. Pour l'instant la seule réponse apportée est de ne plus utiliser le clavier, ce qui est presque aberrant quand on voit la force exagérée nécessitée.

Information obtenue par un chercheur des Etats-Unis au passage: "autre information importante: aux US les fabricants de claviers ne font certainement pas de publicite pour le development de claviers non traumatisants car sinon ils seraient coupable d'avoir mis sur le marche des claviers qui conduisent a de smaladies et ils seraient ruines par les proces. Donc ce sont uniquement des inventeurs particuliers qui s'engaent dans la voie de nouveux concepts amis en ce moment il faut dire que les idees se font are du au manque de succes des experience precedentes."


Je rentre tout de suite dans la "technique" dans l'espoir que vous voudrez bien porter attention à mon mail:
-- aujourd'hui les solutions existantes sur le marché sont:

- la compensation : remplacer le mouvement d'appui du doigt par le mouvement du poignet ou du pied etc. Il s'agit de ces solutions « à un clic » proposés par les ergothérapeutes, non adaptées à garder un emploi (ma maladie étant générale il faut de toute façon oublier le remplacement d'un geste par un autre, qui déplace le problème, mais diminuer réellement les forces, comme pour le grand public).
- la reconnaissance vocale: elle est bien adaptée à l'écriture de textes simples et longs mais ne dispense pas de l'utilisation du clavier même dans ce cas. Elle diminue trop fortement ma capacité de travail dans les situations réelles de travail que j'ai eu en stage et que j'aurai en poste (utilisation simultanée de plusieurs logiciels non pris en compte par la reconnaissance vocale, échanges de mails etc...)
- des claviers annoncés "plats" mais qui ne sont jamais aussi doux que les claviers doux d'ordinateurs portables usuels. En réalité, la force à appliquer sur le clavier n'est même pas indiquée dans les données constructeur. --> comment puis-je extraire un clavier d'ordinateur portable pour en faire un clavier usb? ( personne ne veut me le faire rue Montgallet!). Un clavier sera réellement doux à partir de 5 ou 10 grammes, mais pour l'instant les techniques utilisées (domes...) ne le permettent pas paraît-il (problème de rebond de la touche, d'usure du dome...), problèmes qui se retrouvent si l'on tente de baisser artificiellement la force à appliquer en augmentant le poids de la touche (ajout de métal dans la touche...).
- des claviers "tactiles" fonctionnant de manière capacitive: il s'agit du clavier Tactys, développé pour les blocs opératoires. A cause de la plaque de verre "stérilisant", ce clavier est déjà très lourd. Mais surtout les concepteurs ne l'ont de leur propre aveu jamais utilisé pour une utilisation normale, qui est quasi impossible: l'écriture d'une phrase, même après un long apprentissage, est très incertaine (absence de guide doigts), très longue (nombreuses fautes dues à un contact insuffisant occasionnel par exemple avec l'ongle), on ne peut l'utiliser qu'avec un ou deux doigts en conséquence, et le clavier est inutilisable avec un "outil de repos" (bout de crayon,...).
- des claviers "infrarouges" (http://www.virtual-laser-keyboard.com/france/): il s'agit d'un clavier "virtuel", en fait une petite boîte qui envoie un faisceau horizontal infrarouge parallèle à la table (en dessous, et provenant du haut de la boîte, une image de clavier est projetée sur la table mais elle pourrait être remplacée par un simple dessin de clavier sur plexiglas par exemple...). Lorsqu'un doigt croise le faisceau, ce dernier calcule la position du doigt et la traduit en une touche située à cet endroit. Ce concept, 0 Newton, très simple d'utilisation, est d'ailleurs utilisé par Windows pour son fameux bureau (on met les doigts pour cliquer sur l'écran et des faisceaux les voient précisément). Comme quoi, la fiabilité et la précision sont possibles pour ce produit (je ne doute pas que les militaires sachent bien calculer des positions!). Malheureusement, le clavier en vente actuellement est totalement de l'ordre du gadget: nombreuses erreurs même après un long apprentissage, fonctionnement différent quand il est "froid" ou "chaud", certaines touches ne répondent qu'une fois sur deux, etc... On peut facilement améliorer cette idée (multifaisceaux, séparation des touches, guide doigts et encoche...), et si vous pouvez m'y aider je suis prête à y consacrer beaucoup de temps, vraiment!
- des claviers sonores:
http://www.sensitiveobject.fr/-Virtual-B-Keyboard- je viens d'en acquérir un: à la pulpe du doigt il faut quand même appuyer assez fort. Si le clavier est posé sur verre et qu'on tape à l'ongle, l'impulsion peut être plus faible mais le choc sur le doigt est important. On peut imaginer des gants à bout métallique pour que l'impulsion soit de l'ordre du contact. Je dois encore essayer de bricoler tout ça et essayer de tester ce que cela donne...


-- Les solutions qui n'existent pas mais dont la technologie existe depuis longtemps..:
- le clavier doux: un clavier mécanique avec des touches bien en dessous de 30g, ou même un clavier équivalent aux claviers doux d'ordinateurs portables...ça n'existe simplement pas.
- le clavier piezzo: il existe bien quelque part des capteurs capables de détecter des pics de faibles pressions, des détecteurs de microforces. Nous avons pensé aux piezzo, ou bien aux jauges de contraintes, il s'agirait en tout cas de placer ces capteurs derrière des touches d'un clavier un peu souple par exemple.
- le clavier infrarouge décliné: l'infrarouge a l'avantage du 0 newton. On peut imaginer d'insérer des petits capteurs horizontaux dans des touches gravées dans des plaques, ou bien d'organiser un croisement de faisceaux horizontaux sur une plaque où le clavier serait simplement dessiné (tel le bureau de Windows). Ou bien encore de développer un système de type "télémétrique".
- le clavier "webcam": il s'agirait de fixer un dessin de clavier (ou bien une projection lumineuse, mais il faut que ce soit utilisable dans un bureau a peu près normal) et une webcam (ou deux, pour prendre en compte non seulement la position sur le clavier mais aussi le moment du clic) ensemble: la webcam identifierait les mouvements des doigts.  Je vous avoue que j'ai un peu mal au coeur de savoir qu'on fait faire à des élèves des robots "inutiles" qui suivent des lignes par cette détection, ou que des clubs de robots leur font faire des choses savantes, quand un tel clavier pourrait me changer la vie.
- le clavier "magnétique":on peut imaginer fixer des aimants au bout des doigts et installer des détecteurs dans les touches ( par exemple par effet hall comme sur les compteurs de tours?) ou l'inverse. En tout cas une interaction électro/magnétique dont la forme permettrait, éventuellement après traitement, d'impulser le signal adéquat pour signifier une touche.
- le clavier "GPS": on peut fixer des détecteurs (je ne sais pas de quelle technologie) au bouts des doigts, par exemple en imaginant un gant qu'on enfile sur lequel il serait fixé (il faudrait vérifier la fiabilité du système, sa compatibilité avec les autres tâches, et s'il n'est pas trop laborieux à installer sur un site professionnel par rapport à d'autres concepts en apparence plus simples).
- l'Iclavier? je n'ai pas eu l'occasion de tester l'IPhone dont je sais que le clavier a été supprimé. Je ne sais pas quelle est la technologie utilisée et si elle est exploitable pour une utilisation "classique" d'un clavier.


Nous avons déjà repéré la matrice de connection d'un clavier. Nous avons aussi mis au point un système de clic pour remplacer la souris voire le touchpad (le seul Touch Pad USB que j'ai pu me fournir vient des Etats Unis!!! Il s'agit du Cirque Pro Glidepoint): le clic, simple, double ou prolongé, se fait par intersection avec un ou deux faisceaux infrarouges parallèles, l'idée étant copiée de l'ascenseur. Le prototype est prêt, il me reste à le tester et à essayer de bien positionner dans l'espace tous ces bidules ainsi que mes mains, pour minimiser les efforts et voir s'ils sont plus ou moins importants qu'avec un touchpad.

Nous sommes prêts, mon conjoint et moi, à y passer beaucoup de temps mais nous n'avons pas les compétences ni les moyens matériels. Nous espérons  obtenir une réponse positive de votre part, quelle qu'elle soit.

Merci infiniment d'avance pour votre aide.

Rédigé le 18 avril 2007 à 18:37 dans Help! | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)

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Miss France : l'âge du Moyen-Age: coup de gueule!

Bonsoir,
 
j'aimerais attirer l'attention de ceux qui lisent ce forum sur ceci: à l'élection de Miss France, ce soir, Miss Limousin était sourde de naissance. Aucun interprète n'était présent, ce qui a posé problème au moment de poser les questions puisque Miss Limousin était dans les 5 finalistes. Ils ont trouvé une jeune femme capable de balbutier quelques signes (sûrement dans le public) mais ne connaissant pas l'alphabet, pas des mots de base tels que "langue" par exemple, bref ils n'avaient rien prévu du tout. La Miss savait qu'elle était nominée quand ses voisines la poussaient dans le dos vers le devant de la scène.
 
 
Déjà, ça veut dire que ce soir, que ce soit du côté de TF1 ou du côté du comité des Miss, rien n'était prévu pour l'accessibilité de cette Miss à cet évènement auquel elle participait. Cela veut dire aussi, que depuis les 3 semaines que ces miss voyagent ensemble, assistent à des discours, apprennent les chorégraphies, rien n'était prévu non plus pour elle, ce qui la met dans une position extérieure aux évènements. ( Cela veut dire au passage qu'aucune miss, aucune personne de l'équipe n'a eu la curiosité d'apprendre quelques bases pourtant faciles et ludiques de la LSF. ) Mention spéciale à Muriel Robin, qui si elle est engagée dans des associations caricatives toutes à son honneur, a posé la question "Pensez-vous pouvoir assumer ce rôle malgré votre faiblesse, avec vos épaules frêles ?": certes toutes les femmes n'ont pas la chance d'avoir la carrure de Muriel Robin, mais il est certain que pour une personne handicapée quelconque, sans faire d'héroïsme ni de victimisation, face aux obstacles d'une société en général inaccessible (en particulier aux personnes sourdes dont le handicap, même dans la loi, est peu pris en compte), arriver au même niveau qu'une personne valide révèle bien au contraire une très grande force.
[NDLR: il a été déclaré par la suite que cette remarque faisait référence à des soucis de troubles alimentaires, je laisse tout de même mon corps du texte puisqu'à mon avis la plupart des téléspectateurs ont compris cette remarque comme faisant référence à son handicap sensoriel. En outre je n'ai pas reçu de réponse de Muriel Robin suite à un courrier adressé]

 
 
La prise en compte des personnes handicapées en France est très en retard et fait honte à notre pays. Comme toutes les montagnes à déplacer, comme toutes les révolutions à faire, il faut la tête du pays, les élites, et il faut le citoyen lambda, l'opinion publique. Si vous lisez ce forum, c'est probablement que vous êtes dans les 2: un (futur) CADRE et un CITOYEN. En tant que premier, vous pouvez travailler avec les associations, vous pouvez faire que votre lieu de travail soit accessible (un des 3 facteurs qui empêchent l'accès de l'emploi aux personnes handicapées, avec la discrimination et le non-accès aux études), vous pouvez sensibiliser vos équipes et donner les budgets indispensables.. et embaucher des personnes porteuses de handicaps. En tant que second, vous pouvez apprendre ce qu'il faut et ne faut pas faire avec les personnes handicapées que vous rencontrez, vous pouvez détruire toutes les idées fausses et généralement bien intentionnées, vous pouvez essayer de rendre la société française un peu plus humaine encore.
 
 
 
Si vous voulez plus de renseignements, si vous voulez commencer à CHANGER QUELQUES DETAILS AUTOUR DE VOUS, voici tout d'abord deux liens:
 
- comment organiser, au travail, dans la société civile, une réunion accessible à tous, ce qui est le fondement du respect pour ces personnes handicapées: http://www2.equipement.gouv.fr/Accessibilite/dma/reunionaccess.pdf
 
- comment se comporter avec les personnes de différents types de handicaps, si vous vous sentez bête et ne savez pas quoi faire, ou si vous pensez bien faire sans jamais vous être renseignés, lisez ceci: http://www.handicap.gouv.fr/IMG/pdf/guide_vivrensemble.pdf
 
 
 

Enfin n'hésitez pas à me contacter si vous voulez en discuter plus, si vous voulez avoir plus d'infos, si vous n'êtes pas d'accord, si vous vous sentez concernés, etc...

Rédigé le 10 décembre 2006 à 16:59 dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)

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Téléchargement du rapport (adresse provisoire)

Téléchargement PMR_Rapport_Juin2006.pdf

Rédigé le 21 juin 2006 à 10:50 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)

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