Bon alors j’ai beau aimer les Signes, le chinois je ne saisis vraiment pas… Je vais donc vous faire un petit compte rendu de ce que j’ai cru peut être comprendre de mon voyage de 10 jours en Chine (avec ou sans interprète) sur le handicap!
C’était mi mars 2008 donc il faut comprendre (pour la ville de Pékin) que c’est un peu avant les Jo (des efforts ont été faits pour les jeux paralympiques) mais pas juste avant les Jo (donc on peut penser que des progrès ont été faits, en laissant à l’état de supposition totale !).
-- concernant les rampes d’accessibilité des bâtiments, je dirais que c’est un peu comme en France ; des fois il y a, des fois il y a pas, et des fois il y a des trucs par hasard. J’ai cru comprendre qu’il n’y avait pas vraiment de norme contraignante alors que c’était au bon vouloir du promoteur/architecte. Cela donne des choses très hétéroclites comme des bâtiments récents parfaitement accessibles, des ministères qui essayent de vous faire passer sur un bout de marbre de décoration hyper pentu et glissant, des lotissements où il y a une rampe devant chaque entrée (je crois que c’est surtout utile pour les caddies, vélos etc mais qu’importe) PHOTO. Beaucoup de leurs rampes sont « striées » PHOTO ce qui secoue un peu mais est un plus pour la sécurité. Il faut quand même savoir défendre son cas si on ne veut pas régulièrement risquer sa peau (il paraît que ta vie compte moins que la communauté mais bon…) ; ainsi pour un restaurant inaccessible (grand perron de plusieurs marches), tous les serveurs se sont mis à démonter les vieilles portes en tôles du quartier pour servir de rampe (ah ça c’est sûr ils sont très commerçants, il ne faut pas perdre un client !) ; immortalisée sur photo, THE RAMPE du site de Badaling, censé être le spot accessible pour observer la Grande Muraille. Eh oui en Chine il n’y a jamais de problème, que des solutions ; donc, tu suis les panneaux et tu arrives devant ces escaliers. Là, deux mecs que je suppose bien baraqués te prennent par le fauteuil (je ne pense pas qu’ils soient passés par une quelconque formation vu les endroits du fauteuil qu’ils prenaient et qui pouvaient se défaire facilement), et même si ce jour là il y a eu du verglas et que même sur du plat une personne valide tient difficilement, zouuu tu es parti sur THE RAMPE du siècle, un bodygard à gauche sur l’escalier, l’autre à droite sur la rampe dont tu ne sais plus trop s’il tient le fauteuil ou s’il se tient AU fauteuil vu la fréquence à laquelle ses moonboots dérapent pendant qu’il court (oui parce qu’ils courent, comme si tu pouvais passer entre les plaques de verglas en allant vite). Une fois en haut tu es content d’être en vie donc, et tu te prépares à dire « non merci » pour la descente que tu feras sur les fesses quitte à te geler les mains (ça donne envie de rester là haut regarder le paysage d’ailleurs). Il faut quand même rendre justice, les expatriés français n’étant pas les derniers à te proposer de te porter pour mieux te casser la figure (et oui le peuple français, le handicap, il connaît pas !).
-- à Pékin on remarque rapidement les bandes podotactiles qui ornent un nombre certain de trottoirs. En fait ce qui est étonnant c’est à quel point elles sont présentes vers la Cité Interdite PHOTO et PHOTO (alors que nos bienveillants Architectes des Batisses de Franchouille ne veulent pas mettre une rampe sur un truc de quelques siècles…) et apparemment depuis longtemps (notre guide qui avait environ 25 ans nous disait que de sa mémoire elles avaient toujours été là).
-- enfin, mystère mystère, Pékin regorge de petites « voiturettes » de ce style PHOTO et PHOTO qui circulent sur leurs gigantesques pistes cyclables merveilleusement bétonnées (un régal pour le fauteuil roulant, l’antipode du trottoir New-Yorkais) et qui portent un logo du handicap. Je ne sais pas s’il s’agit de mini scooters pour personnes handicapées (comme on en voit ici), ou s’il s’agit d’une personne handicapée devenue scooter-taxi (très souvent il y a une deuxième personne à l’arrière sur le coussin et partageant le même dossier) ou encore d’une mini voiture qui transporte les personnes handicapées à l’arrière, une sorte de PAM mais en mieux… ;)
-- dans l’avion, si vous voulez aller dans votre fauteuil jusqu’à la porte de l’avion (ce qui est le meilleur moyen d’être sûr de ne pas le perdre, ce qui peut être utile quand on est dans une petite bourgade de 8 millions d’habitants en Sibérie chinoise), il faut absolument avoir un interprète qui explique très très longtemps le pourquoi et le comment à presque chaque hotesse croisée, et c’est quoi une passerelle (je vous dis même l’aéroport de cette petite bourgade en avait une), etc etc Le tout en Chine est d’expliquer longtemps sans s’énerver, et de parler chinois bien sûr sinon c’est foutu. Dans l’avion, les messages sont traduits en Langue des Signes par la Compagnie Nationale.
En tout cas c’est un vrai bonheur d’aller dans une ville en Chine en fauteuil roulant, tout est bitumé de manière lisse, ils aiment le récent et le technologique et les bâtiments récents poussent comme des pâquerettes, les rues sont larges (même si un peu engorgées…), et ils sont quand même plutôt gentils. Par contre il faut parler le chinois sinon c’est foutu… !
Tout est vrai et je le confirme !! Mes bras se souviennent aussi de la montée à Badaling sous la neige et le froid... et "Par contre il faut parler le chinois sinon c’est foutu… !" heureusement que tu n'étais pas seule sur place ;)
Rédigé par : Fx | 03 septembre 2008 à 08:11
Voici quelques remarques sur l'accessibilité en Californie et sur la côte est, en vacances. N'étant pas un bon observateur et n'ayant pas pris de photos spécifiques, ceci reste sujet à caution...
Transports publics : assez inégal, certains bus/trams étaient équipés, d'autres (plus anciens) avaient plusieurs marches raides pour y accéder. (Je n'ai pas vu de personne handicapée prendre les transports, donc je ne sais pas s'il y avait des dispositifs "cachés".) L'amabilité des chauffeurs et dans les points accueil était aussi variable : à plusieurs reprises leur accent était incompréhensible, et ils ne semblaient pas contents de devoir répéter. Pas de souci en revanche dans les aéroports.
La rue : dans les grandes villes, dans les grands carrefours, un signal sonore ; trottoirs bien accessibles dans l'ensemble. Les voitures semblaient respectueuses des piétons, mais j'ai eu une véritable impression de chaos dans la circulation automobile - le conducteur moyen me semblait plus irresponsable et nonchalant qu'ici...
Commerces et musées : très bonne impression. J'ai cru voir des rampes d'accès presque partout, ainsi que des toilettes adaptées. L'accessibilité était prise en compte explicitement, et vu l'amabilité généralisée des commerçants et serveurs au sens large, nul doute qu'ils auraient fourni une assistance adéquate en cas de besoin (mais là aussi, pas d'exemple à citer).
Rédigé par : Ledroit | 27 novembre 2008 à 11:27
Ca m'a beaucoup intéressé. Merci
Rédigé par : mon site | 21 octobre 2012 à 19:34